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Vie fugace

14 octobre 2013

Voyages et rencontres

     J'ai beaucoup voyagé cette semaine, toute seule. Bien entendu je n'étais jamais vraiment seule. Tout d'abord je suis allée aux États Unis dans la région des Grands Lacs pendant un temps. Dans une sorte d'énorme centre commercial, je me retrouvais avec un grand jeune homme aux airs sages. Nous faisons quelques emplettes Emmanuel et moi. Je voyais Emmanuel régulièrement depuis quelques jours. Ses parents étaient très fortunés et il ne se privait pas. Il prenait tout ce qu'il y avait de mieux pour nous. Nous allions rentrer chez lui, mais dans l'animalerie nous vîmes un kangourou. Étrangement exotique. Ses parents avaient autrefois eu un kangourou dans leurs jardin alors il décida de l'acheter. Nous sommes rentrés dans sa grande maison dans la campagne en break, avec nos provisions et le kangourou à l'arrière, dans un enclos pour chien galvanisé. Un peu plus tard nous faisions l'amour dans ses beaux draps. Cette maison était tellement paisible, luxueuse, je m'y sentais comme une princesse. Vêtue d'un simple t-shirt douillet et lui d'un peignoire, nous sommes allés manger avec avidité dans la cuisine. Tout était prévu pour un bon brunch. Je me sentais tellement bien dans mon corps après ces ébats, et mon ventre appréciait toutes ces victuailles. J'étais assise près de la baie vitrée et Emmanuel préparait un peu plus de thé. Par la fenêtre nous avons étés surpris par le kangourou en train de bondir, et nous avons rit à gorges déployées.

     Quelques jours plus tard j'avais quitté les lieux et continuais ma petite excursion. J'avais pris des tickets de car pour traverser une partie de l'état et me rendre à temps à l'aéroport. Je prenais l'avion pour l'Europe dans 72 heures. Le car était assez vieux, dans des tons doré et marron clair, avec des motifs années 70 en bordeaux sur l'extérieur et des rideaux en tweed marrons rugueux à l'intérieur. J'étais coté fenêtre, comme j'aime. Le front appuyé sur la vitre je regardais les paysages grandioses défiler. Nous passions devant des grands lacs aux eaux transparentes et nous voyions un village submergé, comme on en trouve parfois. Le jeune homme à coté de moi était suédois et voyageait seul lui aussi. Il avait sorti son appareil photo argentique et semblait très concentré. Le guide nous expliqua brièvement quelque chose sur une église sous les eaux. Ce village était tellement merveilleux, parfaitement conservé sous l'eau, j'avais l'impression d'etre dans un conte de fées. Nous nous arretames et d'une manière absolument mystérieuse, nous avons pu accéder à l'intérieur de l'église ensevelie dans laquelle l'air était respirable. Ce n'était pas dangereux selon le guide. La lumière zénithale était assez faible, et la roche d'un brun ocre assez sombre et humide. Le suédois et moi nous sommes alors écartés du groupe et avons marché dans cette église en ruine. Il prenait des photos et je l'observais. Son visage était d'une beauté sans égal et son corps semblait robuste. Il frisait la perfection et je sentais une forte attirance pour lui. Il s'assit sur une grosse pierre taillée et nous avons commencé à faire connaissance. Il m'a soudain tirée contre lui et embrassée, puis nous avons déambulé, main dans la main. J'étais conquise.

     Malgré tout je prenais mon avion et quelques dix heures plus tard j'étais à Marseille. Le ciel était vaste et d'un bleu profond et le soleil blanc luisait très haut. Je marchais en bord de mer, sur la corniche. Les maisons étaient pittoresques et blanches. Mon corps n'était pas fatigué mais mon esprit semblait cotonneux. J'avais une impression de légèreté, comme si je flottais dans ce beau décor. L'eau de mer était turquoise, idyllique. A un moment j'ai croisé une jolie placette sur laquelle se déployait la terrasse d'un restaurant corse. L'atmosphère était chaleureuse, des familles déjeunaient tardivement et les gens riaient et parlaient fort. Je marchais lentement avec un grand sourire et suivais le chemin qui finit par se rétrécir. Il y avait cette jolie maison blanche classique qui attira mon regard. La porte était ouverte. Elle était de plain-pied, assez ancienne et un peu usée. J'ai enlevé mes chaussures et je suis entrée. Le carrelage à motifs en ciment ancien était frais et il faisait un peu humide. J'entrais dans la salle de bain et me fis couler un bain dans cette belle baignoire à pattes de lion. Sur le plan de la vasque il y avait un gros flacon de lait d'anesse. Je l'ai vidé dans l'eau et j'ai regardé les trainées blanches s'entortiller en spirales et se dissoudre jusqu'à ce que tout le bain soit laiteux. Puis, laissant tomber ma robe de soie bleu ciel sur le sol, j'ai relevé ma chevelure sur le sommet de ma tête et j'ai glissé un pied dans l'eau. Elle était tiède, il faisait chaud. Je me relaxais les yeux fermés, la porte était derrière moi, entre ouverte. Le silence était total.

     Un jeune homme m'espionnait tout au long. Il vivait là, mais n'avait rien dit. Il m'observait comme si un animal sauvage s'était introduit chez lui, entre crainte et curiosité. Voyant que j'étais immobile depuis quelques minutes, il se décida à entrer tout doucement. Derrière moi je sentis la porte s'ouvrir et j'ai entendu des pieds nus sur le carrelage. Il apparut à ma vue dévêtu, et me regardait dans les yeux fixement. Son corps était musclé et sec, et il avait les cheveux très courts: Il avait tout l'air d'un militaire. Tout doucement, ne me lâchant pas du regard il a plongé ses jambes dans le bain, presque accroupi, rampant comme un lézard qui a peur d'etre attaqué. Je l'ai laissé faire et n'ai pas bougé. Il était dans l'eau, en face de moi, et nous sommes restés comme ca un instant. Dans un mouvement fluide j'ai alors fait tourner mon corps en glissant jusqu'à me retrouver sur lui. Je lui ai touché le front. Il avait un beau front blanc et pur. J'ai embrassé son front chaud et j'ai pu le goûter, le sentir. J'ai toujours aimé goûter et sentir la peau des hommes. Mes lèvres ont alors parcouru son visage et j'ai embrassé ses tempes, ses pommettes, ses joues, son nez, son menton et ses lèvres. J'ai attrapé sa main sous l'eau immaculée, je l'ai sortie et j'ai effleuré ses doigts de mes lèvres avant de glisser son index sur ma langue. J'ai sucé le lait de son doigt en le regardant dans les yeux. Je pouvais voir ce qu'il ressentait, ce qu'il imaginait. Il voyait son sexe à la place de son doigt. Il s'appelait Vincent.

 

3800689776

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